En collaboration avec le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC), le Cinéma Public soulignera le 3 décembre prochain l’anniversaire de Godard. Sur présentation d’une preuve d’achat pour une séance du 3 décembre, le MAC vous invite à découvrir gratuitement l’exposition inédite consacrée à l’artiste canadien Nelson Henricks.
L’action (et l’inaction) se déroule quelque part entre Lausanne et Genève, ou entre Paris et Lyon, ou Francfort et Zurich. Les lieux ne sont pas nommés, sauf les hasards des rencontres d’une part entre les trois personnages principaux, mais aussi et surtout les rencontres avec les rôles secondaires.
C’est ainsi que Denise Rimbaud (Nathalie Baye) quittera son travail à la télévision pour un lac de montagne et du travail avec les animaux d’une ferme. Elle a besoin d’air mais ne s’imagine pas encore bien de quelle violence peuvent être les courants d’air. Son trajet s’intitule d’ailleurs : l’imaginaire.
Celui de Paul Godard (Jacques Dutronc) s’intitule : la peur. Peur de quitter la grande ville où l’on est plusieurs à être seul. Peur d’être abandonné par Denise dont il n’arrive pas à suivre le mouvement. Peur de ne même plus pouvoir reprendre des relations avec son ex-femme et sa petite fille. Les rapports entre Paul et Denise sont le plus souvent sauvages, comme si ces deux civilisés ne pouvaient se toucher qu’en échangeant des coups plutôt que des caresses.
Isabelle Rivière (Isabelle Huppert) représente le milieu entre ces deux extrêmes. C’est une campagnarde qui est venue tapiner dans la grande ville internationale où les fantasmes sexuels des hommes sont infinis et représentent beaucoup d’argent pour quelqu’un de résolu à payer de son corps sa tranquillité. Le hasard fera qu’Isabelle finit par louer dans la banlieue de la grande ville l’appartement que Denise quitte et que Paul n’a pas voulu lui relouer. Ce mouvement vécu par Isabelle s’intitule tout normalement : le commerce.
Dans une dernière partie intitulée : la musique, tous les fils tissés entre les trois personnages principaux et tous les autres se dénoueront et l’on verra dans la dernière image les musiciens en chair et en os jouer le thème du film alors que Paul accroché par une voiture se hâte et pense qu’il n’est pas en train de mourir puisqu’il n’a rien, vraiment rien.
« Sauve qui peut (la vie) : présentation » par Jean-Luc Godard
STA - Sous-titres anglais